Chapitre 3, p. 77

DE MELUSINE. 77
che de sa lance , & la ramassa subtile¬
ment ; ensuite il vint contre Olivier,
qui l’évita toujours par la dexterité de
son cheval, ne songeant qu’à le lasser,
parce qu’il étoit à pied, & à passer
ainsi le tems prescrit pour le combat,
sans le terminer ; mais Raimondin s’a¬
visa d’un expedient ; il retourna à son
cheval , défit promptement un des
étriers , & marcha à son ennemi , qui
le voyant venir la lance d’une main
& un étrier de l’autre , ne sçavoit
quel dessein il avoit , ce qui le porta à
s’abandonner tout d’un coup sur luy
pour le frapper de la pointe de son
sabre au defaut de sa cuirasse;mais com¬
me son cheval tressailloit du coup d’é¬
pron qu’il luy donna pour le faire
avancer, Raimondin fronda l’étrier à
la tête du cheval d’une si grande for-
ce, que le gonfrain d’acier fut enfon¬
cé , & luy entra dans le front. L’ani¬
mal étourdi du coup s’accula sur les
jarrets ; & comme Olivier apuyoit
des deux pour le faire relever, Rai-
mondin luy donna un coup de sa
lance dans le côté , lorsque le cheval
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