70 HISTOIRE
qu’il accepta pour luy seulement. A¬
lain luy fit la meilleure chere qu’il put;
on parla beaucoup de l’affaite en que¬
stion, & Raimondin engagea son on¬
cle & ses cousins à venir à la Cour
avec luy, pour être témoins de la justi¬
ce qu’il étoit seur qu’on luy rendroit.
Le Duc qui demeuroit ordinaire-
ment à Vannes, vint à Nantes pour
paroître avec plus de majesté devant
ce Seigneur étranger, qui marchoit avec
un si gros train ; & le jour qu’il lui
demanda audience, il avoit donné or¬
dre à tous les Pairs, & à tous les Ba-
rons de ses Etats de s’y trouver. Jos¬
selin & son fils Olivier y étoient com¬
me les autres , & Alain les fit con¬
noître à son neveu.
Raimondin ayant été introduit en
la presence du Duc , le supplia de luy
rendre justice sur un fait qui le regar¬
doit luy – même , puis qu’un Prince
n’est jamais en seureté quand il y a des
traîtres auprés de sa personne.
Le Duc demeura surpris à ce dis¬
cours ; il promit toute justice à Rai¬
mondin, & l’assura sur sa parole sa¬