Chapitre 3, p. 74

74 HISTOIRE
trer des Troupes dans la Ville , pour
empêcher qu’il n’arrivât aucun de
sordre.
Le lendemain matin les Cham-
pions , aprés avoir entendu la Messe,
allerent s’armer , & aussi-tôt que
Raimondin eut apris que le Duc étoit
sur le champ , il s’y rendit , accom-
pagné de quantité de Chevaliers. Il
avoit l’Ecu pendu au cou , la Lance
sur sa cuisse , & étoit vétu de sa Cotte
d’Armes bordée d’argent & d’azur.
Il montoit un cheval tres fier, &
qui étoit armé jusqu’à l’ongle du
pied. Il salua ainsi le Duc avec tous
les Seigneurs qui l’accompagnoient
& chacun disoit, à voir son grand
air , qu’il étoit homme à ne pas se
laisser battre facilement.
Ce Chevalier marcha ensuite vers
la chaise qui luy étoit preparée , &
descendit aussi legerement de cheval
que s’il n’eût point été chargé de ses
armes, puis il s’assit en attendant que
son ennemy arrivât. Il vint peu de
tems aprés avec son pere, & ils fi-
rent tous deux la reverence au Duc,