Chapitre 2, p. 30

30 HISTOIRE
aprés des Officiers de la Vennerie
arriveroient aportant le corps du Prin¬
ce avec le sanglier , & que les Chirur-
giens assureroient que la playe auroit
été faite par une des deffenses de cet
animal que le Comte avoit blessé au-
paravant, & pouvoit ensuite être mort
du coup d’épieu qu’il avoit reçu. En-
fin , qu’il falloit pleurer à cette vuë,
& pousser des sanglots à l’imitation
de tous les assistans , prendre le deüil,
assister aux funerailles , & paroître
fort triste ; mais que la veille du jour
destiné pour assembler les Estats du
Pays , afin de rendre hommage au
jeune Comte Bertrand fils du défunt,
il retournât vers elle en la même pla-
ce où il la trouvoit, qu’elle lui don-
neroit de nouveaux conseils , & que
pour gage de son cœur elle lui faisoit
present de deux bagues dont les pier-
res avoient de grandes vertus ; l’une de
preserver de coups de fer & de feu
celui à qui elle étoit donnée par
amour ; & l’autre que celui qui la por¬
teroit surmonteroit les efforts de ceux
qui voudroient lui donner de la peine