Chapitre 2, p. 28

28 HISTOIRE
qua-t-elle, & ne t’imagine pas que je
sois un fantôme ou quelque œuvre du
Demon, je fais profession d’être aussi
bonne Chrêtienne que toy , & sois
persuadé que tout ceci arrive par la
volonté de Dieu ; souviens-toy de ce
que ton Souverain a dit un peu avant
sa mort aprés avoir lu dans les Cieux
cette mysterieuse avanture.
Raimondin se souvint alors de la
Prophetie de son oncle , & crut que
Dieu vouloit sans doute l’accomplir
en lui ; ce qui le determina à dire à
la Dame qu’il étoit prest d’executer
tout ce qu’elle souhaiteroit.
Si vous parlés sans déguisement ,
répondit la Dame, vous êtes seur de
vôtre élevation ; mais il faut avant
que je vous declare mes pensées , que
vous me promettiés de m’épouser
quand je vous auray fait sortir du mal¬
heur où vous êtes.
Tres-volontiers , Madame , dit
Raimondin , je vous en donne ma
parole.
Ce n’est pas tout, poursuivit-elle,
il faut que vous me juriés autre chose