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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 3 septembre [18]72, mardi, 3 h. après-midi.

Je t’ai à peine vu, mon grand bien-aimé, mais je sais que tu vas bien c’est déjà beaucoup pour mon cœur. Je sais aussi que tu étais levé à 6 h. ½ ce matin sans souci de la pluie qui tombait comme une simple [ragabas  ?] aux huées et aux criailleries des mauves amoureuses, ces cocottes de l’océan. J’étais si souffrante à ce moment-là que je ne savais que devenir. Je m’en ressens encore beaucoup mais je peux au moins me mouvoir, chose qui m’aurait été impossible ce matin. Aussi je suis très contente que Mme Chenay, d’elle-même, ait décliné notre rendez-vous d’affaires. Je te redonnerai toutes les notes, celles qui te concernent comme les miennes, afin que Mme Chenay les revoie. Seulement je te fais observer qu’après avoir remis cent francs à Ambroisine ce matin pour la dépense courante de ta maison et avoir payé le mois de Blanche dimanche et la note du forgeron aujourd’hui il me reste à peu près trois livres et quelques sous. Il te faudra retourner à la Banque et y prendre une assez forte somme pour payer ton arriéré et le mien ainsi que tu le désiresa. En attendant je te dis toutes ces choses, non pour mon plaisir, mais pour t’obéir. Heureusement que l’arrivée de tes enfants demain feront une heureuse diversion à toute cette maussade liquidation. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 243
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

a) « désire ».

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