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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 28 juillet [18]72, dimanche soir, 4 h.

Je comprends, mon pauvre bien-aimé, que ta sagesse aille au-devant de toutes les contrariétés de la vie pour les empêcher et pour les atténuer le plus possible surtout quand il s’agit de la tranquillité et du bonheur de ta famille. Mais peut être que ta sollicitude pour elle te fait prévoir plus de danger qu’il n’y en a autour d’elle à présent et dans l’avenir. Ce qui est certain c’est que tu te tourmentesb et que tu me tourmentesb par contrecoup. J’espère qu’avec ta prudence habituelle rien de ce que tu redoutes n’aura lieu. Quant à moi je te seconderai de mon mieux à Guernesey comme ici et partout où il te plaira d’aller. Je te supplie mon pauvre grand adoré de ne te faire de soucis qu’au fur à mesure des circonstances fâcheuses si elles se présentent. Jusque-là espérons et aimons-nous de manièrec à ne pas laisser de place à aucune mauvaise chance entre nous deux. Il paraît que tes deux petits bandits aux lèvres roses [1] ont pillé ton déjeuner et cassé mes assiettes absolument comme messieurs les Prussiens en Alsace Lorraine et que tu n’as pas mangé ! ah ! mais ! ah ! mais ! C’est moi qui ne ris pas !

BnF, Mss, NAF 16393, f. 216
Transcription de Bulle Prévost assistée de Florence Naugrette

a) « a ».
b) « tourmente ».
c) « manières ».

Notes

[1Du poème « À des oiseaux envolés » du recueil Les Voix intérieures (XXII) de Victor Hugo : « Et qu’aviez-vous donc faits, bandits à lèvres roses ? »

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