Paris, 8 septembre [18]77, samedi soir 7 h.
In haste, mon cher bien-aimé, et presto presto, je te gribouille ma restitus au hasard de la fourchette et du cœur sans regarder même la direction de mes pattes de mouches car l’heure me presse si je veux être prête à recevoir tout à l’heure ton polonais WIKTOR BAWOROWSKI. Fichtre quel nom ! Heureusement qu’on n’en rencontre pas souvent de pareil sous la plume, ça serait raide. Je suis bien contente que la corvée Thiers se soit bien passée pour tout le monde. Je l’appréhendais beaucoup mais heureusement que j’en suis quitte pour la peur et pour une grande fatigue. J’espère que le dîner me redonnera un petit [fion ?] et que je pourrai rester jusqu’au bout de la soirée. Je suis encore trop émue des acclamations de : VIVE VICTOR HUGO pour en parler en ce moment [1]. Demain, quand je serai plus calme, j’en jouirai plus à mon aise [qu’] en ce moment.
Je ne sais que t’admirer, t’adorer et te bénir : Vive Victor Hugo !!!!!!!!
BnF, Mss, NAF 16398, f. 245
Transcription de Guy Rosa