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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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22 mai 1868

Guernesey, 22 mai [18]68, vendredi matin, 6 h. ¾

Quelle adorable petite lettre tu m’as écrite hier [1], mon bien-aimé, j’en suis émue jusqu’au fond de l’âme et presque confuse de tout ce qu’elle contient de sublime tendresse. Et pourtant je sais, je sens que je la mérite car jamais amour n’a été plus complet, plus pur, plus ardent et plus dévoué que le mien. Je donnerais toutes mes joies pour un seul de tes plus petits soucis. Je voudrais pouvoir te servir à genoux et donner ma vie sur un signe de toi. Je t’aime, je t’aime. J’ai mieux dormi encore cette nuit que l’autre et je me sens toujours de mieux en mieux. J’espère que nous reprendrons le collationnement [2] tantôt si Madame Chenay est prête et la promenade en voiture si le temps le permet. Je ne te demande pas comment tu as passé la nuit, mon cher grand piocheur, parce que ce n’est pas le moment, mais j’espère que tu as bien dormi et que tu te portes bien.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 142
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1En l’honneur de la sainte Julie, Victor Hugo a écrit une lettre à Juliette Drouet le jeudi 21 mai 1868. « […] Je fais un bouquet de nos trente-trois ans d’amour, et je le dépose à vos pieds, madame. […] » (édition de Jean Gaudon, ouvrage cité, p. 244.)

[2Juliette Drouet évoque la reprise de la copie du manuscrit de L’Homme qui rit.

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