Guernesey, 22 février [18]70, mardi 8 h. du m[atin]
Bonjour, mon cher bien-aimé, puisses-tu avoir aussi bien dormi que moi toute la nuit et m’aimer autant que je t’aime ce qui me paraît presque impossible. J’espère que ta visite au pauvre duc [1] d’en face aura porté toutes sortes de bons fruits en raison et en santé. À ce propos, Suzanne est tout à fait remise, courbaturesa à part, de sa violente crise d’hier. Donc rien n’est changé dans l’ordre et la marche de la maison et ce sera chez moi que j’aurai l’honneur de dîner avec vous ce soir, attrapé !! Je connais quelqu’un qui le sera encore plus que vous attrapé, à la grande joie de son cœur, c’est mon pauvre neveu [2]. Quelb dommage de ne pouvoir pas assister à son ahurissement étoilé. D’y penser seulement mon âme en est toute troublée et c’est les larmes aux yeux que je te remercie pour lui et pour moi. Sois béni, mon cher grand adoré, et que Dieu reporte sur Petit Georges tout le bien que tu fais sur la terre.
BnF, Mss, NAF 16391, f. 53
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette
a) « courbature ».
b) « quelle ».