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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 février [18]70, lundi, 8 h. ½

Bonjour, mon cher grand petit homme, bonjour, comment la nuit ? Moi très bonne, mais cela ne me suffit pas. Il me faut la vôtre avant tout meilleure encore que la mienne. Que tu es bon mon adorable bien-aimé ! Je ne te le dirai jamais autant que je le sens. Je ne trouve d’équivalent à la grandeur de ton génie, de ton cœur et de ton âme que mon amour. Tout est amour en moi comme tout est sublime en toi. Je ne t’admire pas, je t’aime, je ne te vénère pas, je t’aime. Je ne t’adore pas, je t’aime. À tout ce que tu fais, tout ce que tu dis, tout ce que tu penses, mon cœur acquiesce par « je t’aime ». Tu as raison d’aller voir ce pauvre insensé Kesler aujourd’hui. Toi seul peux réagir contre sa folie et le ramener à la raison et à la santé relative [1]. Le temps s’adoucit, peut-être lui conseilleras-tu d’en profiter pour sortir de sa préoccupation et de son atmosphère malsaine. Tout ce que tu feras sera le mieux comme toujours pour lui comme pour tout le monde et encore plus comme pour moi.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 38

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Malade et amoureux, le pauvre Kesler qui n’en a plus que pour quelques semaines à vivre, espère encore pouvoir se marier.

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