Guernesey, 13 octobre [18]68, mardi soir, 6 h.
Grâce à Dieu, mon cher bien-aimé, la fin de mon branle-bas avance et je vois même que j’en serai tout à fait hors demain. Je te demande encore une journée de patience et d’indulgence, après quoi je serai tout entière aux devoirs de mon amour. Je ne sais pas si j’aurai le temps de t’achever mon gribouillis mais d’avance, j’y mets tout mon cœur et toute mon âme. Le reste peut y manquer sans inconvénient. Tu as dû recevoir un fort courrier aujourd’hui parmib lequel au moins une lettre de tes chers Bruxellois. Cela me fait penser à la promesse que nous avons faite d’écrire dès notre arrivée à ces excellents Berru. Quant à moi, je m’en déclare d’avance incapable. Tout ce que je peux faire, c’est de t’en embêter de temps en temps tout en te demandant pardon de la liberté grande. Et puis je t’adore et je me bats l’œil de tout ce qui n’est pas toi.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 281
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « parmis ».