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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 févriera [18]68, jeudi, 8 h. du m[atin]

Bonjour, mon trop aimé, bonjour au nom du passé, du présent et de l’avenir que j’accepte avec toutes leurs joies, toutes leurs douleurs et toutes leurs espérances. J’espère que tu as passé une bonne nuit. La mienne s’est un peu ressentie du choc d’hier mais cela importe peu. J’ai le corps brisé et le cerveau broyé mais j’ai le cœur sain et l’âme radieuse donc tout est bien. Quoi qu’en dise Madame Chenay, je ne trouve pas que le temps soit suffisamment raffermi et l’atmosphère assez dégagéeb de brume pour sortir en voiture, du moins en ce qui me concerne. J’attendrai encore quelque temps avant de me risquer, si tu es de mon avis toutefois. Nous avons d’ailleurs à faire auparavant quelques bonnes petites promenades à pied et un doux petit pèlerinage à accomplir à notre colonne [1]. Dès qu’il fera un peu sec, je serai à ta disposition. En attendant, j’achève de crever ma dernière goutte de rhumatisme et je t’aime plus que jamais, c’est-à-dire autant que l’âme peut aimer.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 58
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « 29 février ».
b) « dégagé ».

Notes

[1Victor Hugo note dans son carnet en date du 5 février 1866 : « Notre première promenade à la colonne Doyle depuis plusieurs années. ». La colonne Doyle est à Jerbourg, au sud-est de Guernesey.

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