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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 19 juillet 1881, mardi midi

Mon cher bien-aimé, je vais aller tout de suite t’embrasser et savoir de toi-même si tu es content de ta nuit et te dire quellea a été la mienne qui n’a pas été mauvaise. J’ai pris un bain ce matin qui m’a un peu calméeb mais au fur et à mesure que la chaleur augmente, le bienfait de mon bain disparaît. Cependant j’espère que je ne serai pas aussi souffrante qu’hier et que je pourrai t’accompagner au Sénat à trois heures tantôt. Tu n’as pas beaucoup de lettres aujourd’hui et elles sont toutes sans aucun intérêt.
Lesclide a envoyé l’adresse de Brissot en disant qu’il n’avait pas trouvé d’autre renseignement sur cet artiste. Quant aux journauxc, je n’ai pas encore eu le temps de les ouvrir. Pardonne-moi, mon grand bien-aimé d’être encore plus bête que de coutume mais j’ai si chaud que je ne sais pas dire autre chose. Je sue mon esprit et mon cœur par tous les pores sans pouvoir en faire le profit de ma plume. Aussi je me résigne à être stupide tout au long de mon gribouillis. Ma foi tant pis pour toi et pour moi, « je n’y peux pas que faire », comme disait le bon Peter de Guernesey [1].
Je t’adore, rien de plus, rien de moins.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 162
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

a) « qu’elle ».
b) « calmé ».
c) « journeaux ».

Notes

[1Peter Mauger, menuisier ébéniste de Guernesey.

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