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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 21 septembre [18]79, dimanche matin, 7 h.

J’espère, mon cher bien-aimé, que tu as continué dans ton lit ici le bon sommeil que tu avais dans celui de Veules et celui de Villequier [1] où tu ne faisais qu’un somme toutes les nuits. J’espère aussi que tu reprendras peu à peu la douce habitude de m’aimer comme je t’aime et comme j’ai besoin d’être aimée de tout ton grand cœur.
Parmi les lettres venues se trouve la carte de Mme Camille Berru avec son adresse à Paris pendant son séjour. Je vais lui écrire séance tenante et l’inviter à dîner de ta part le jour qu’elle voudra. Tu as reçu aussi une lettre des habitants de Port-Vendre qui te remercienta, ainsi que Louis Blanc, d’avoir choisi leur ville pour la rentrée des amnistiés [2] et une lettre du Ministre des Postes et des Télégraphes qui t’informe que ton protégé facteur de Veules, touche déjà 70 F. par an de plus que ne lui accorde le tarif qui se paie au kilomètre. Il regrette de ne pouvoir pas faire droit à ta recommandation mais il lui accorde tout de suite un secours de 40 s. pour te prouver combien il tient à honneur de te satisfaire dans la mesure de son autorité. Je n’ai pas encore pris connaissance, comme tu le penses bien, des lettres triées par le bon Lesclide. Dès que j’aurai pris mon bain je m’y mettrai. Jusque-là je tâche de me reconnaître dans mon cœur qui n’est pas en très bon état mais qui t’adore et qui te bénit.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 223
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

a) « remercie ».

Notes

[1Juliette Drouet et Victor Hugo viennent de rentrer d’un séjour d’une quinzaine de jours à Veules-les-Roses, chez Paul Meurice, et à Villequier, chez Auguste Vacquerie.

[2Il s’agit des amnistiés de la Commune, que Hugo mettra un point d’honneur à défendre à la fin de sa vie : il voit dans l’amnistie un exemple moral pour le peuple, et une action fondamentalement républicaine. Une première loi en faveur de l’amnistie des Communards a d’ailleurs été votée le 3 mars 1879 ; elle sera complétée par une nouvelle loi, le 11 juillet 1880.

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