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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 30 juin 1881, jeudi matin, 7 h.

Dors, mon grand petit homme, pendant qu’il fait encore frais dans ta chambre car bientôt la chaleur aura envahi tous les recoins les plus ombreux de la maison. Jusqu’à présent notre couvée se borne à l’éclosion d’un seul canard ; j’ai bien peur que ce soit là toute notre nichée pour cette fois.
En revanche « Mme Ferdinand Glaize [1] est heureusement accouchée d’une petite fille ; la mère et l’enfant etc., etc. », voilà ce que m’écrit l’heureux frère de Léon Glaize [2].
Tu vois que, malgré la médiocrité de nos productions ailées, la fin du monde n’est pas encore prèsa d’arriver, n’en déplaise à la comète si présente. Quant à nous, qui sommes hors de concours, nous n’avons qu’à nous laisser aller tout doucement à la dérive jusqu’au Styx, parage un peu démodéb depuis l’invention des stations balnéaires, mais qu’importe si on arrive heureusement au rendez-vous des âmes dans le Grand Hôtel du bon Dieu. C’est ce que j’espère pour toi et pour moi, en faisant pour le reste de la route provision du plus pur amour à dévorer.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 144
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

a) « prêt ».
b) « démodée ».

Notes

[1Jenny-Marie Balthazar, femme de Ferdinand-Lambert Glaize.

[2Ferdinand-Lambert Glaize, fils du peintre Auguste-Barthélémy Glaize et frère du peintre Pierre-Paul-Léon Glaize. (Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, Nécrologie Maurice Blaize)

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