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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 janvier 1862, mardi matin, 8 h. ½

Bonjour, mon cher adoré, je te souris, je t’aime et je te bénis. Comment vas-tu ce matin, mon cher petit homme ? As-tu bien dormi ? Comment va ta chère tête ? Les douleurs de la nuque ont-elles enfin cessé ? Tu me diras cela tantôt mais je voudrais le savoir tout de suite pour être bien sûre que tu ne souffres pas et que je peux être tranquille et heureuse sans remords. Quant à moi, mon cher petit homme, puisque tu tiens à ce que je te le dise dans cet informe gribouillis, je n’ai pas beaucoup dormi mais sans souffrir cependant et je me porte très bien ce matin. Ni mon CATARRHE a, ni ma GOUTTE, ni mes RHUMATISMES ni RIEN DU TOUT ne m’a tourmentéeb cette nuit. J’ai eu de l’insomnie sans motif, uniquement pour l’avoir. « L’art pour l’art », voilà tout. Si vous n’êtes pas content de ce bulletin, c’est que vous êtes trop difficile mais alors cela ne me regarde plus. Je ris, mon cher petit homme, parce que j’espère que tu te portes bien et parce que je pense à mon petit festival de ce soir dans lequel je réunirai les deux TOTO, c’est-à-dire le soleil et l’étoile, c’est-à-dire toute l’astronomie de mon cœur. Jusque là, mon doux adoré, sois bien prudent et tâche de ne pas t’enrhumer. Je voulais dire m’enrhumer ce qui est la même chose au point de vue de la solidarité et de mon bonheur.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 20
Transcription de Brigitte Siot assistée de Florence Naugrette

a) « catharre ».
b) « tourmenté ».

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