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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 12 nov[embre] [18]79, mercredi matin, 8 h.

J’espère, mon cher bien-aimé, que tu as tenu ta bonne promesse en dormant à tour de bras toute la nuit. Cette pensée suffit pour me rendre toute joyeuse et pour en remercier Dieu de tout mon cœur. Moi j’ai dormi de-ci, de-là, tout en écoutant les confidences mystérieuses du vent à ma girouette et je crois qu’il lui en faisait de fortes à en juger par l’énergie des réponses.
Ce matin, gaité et soleil partout. Les pauvres arbres, seuls, sont tristes et haillonneux. Toute cette friperie de printemps est lamentable à voir et inspire une sorte de pitié et on serait tenté de lui jeter un sou si on ne savait pas que tous ces gueux sont inscrits au bureau de charité du bon Dieu. Aussi, mon grand bien-aimé, je n’ai aucun remords de mon bonheur ce matin et c’est à cœur joie que je t’aime, que je t’admire, que je te vénère, que je t’adore et que je te bénis avec toute mon âme.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 273
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

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