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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 janvier [1836], dimanche soir, 11 h. ¼

Toujours dans l’espoir que tu viendras CETTE NUIT, j’ai préparé mon linge d’avance pour demain et fait tous mes comptes afin d’être toute au bonheur de vous posséder, cher scélérat. Si après cela vous ne venez pas, je ne sais pas ce qu’il faudra vous faire, et je renonce pour jamais à vous.
La mère Pierceau est partie parfaitement allumée à l’endroit de votre livre. Je lui ai fait un petit prologue d’ouverture sur la [illis.] qui n’est pas piqué des colimaçons. Bref, elle grille du désir de lire ce livre et elle serait volontiers restée toute la nuit pour en entendre parler lentement. Ainsi, juge de ce qu’elle fera quand elle se trouvera tête à tête avec les deux susdits. Moi je me dépêche de te gribouiller ceci pour reprendre mon second volume. Je devrais même, tant que durera cette lecture, être dispensée de tout gribouillis, de toute besogne, de tout ménage et de toute occupation qui n’est pas celle de te lire ou de te baiser à mort. Voilà mon opinion. Les opinions sont libres. À propos d’opinion, tu sais encore bien tailler les plumes, toi, je ne t’en fais pas mon compliment. J’aimerais mieux écrire avec un fer à repasser ou avec un démêloir qu’avec cet affreux machin que tu as la prétention d’avoir parfaitement taillé. Quelle horreur !!! Si tu ne viens pas cette nuit, je te donne décidément ma malle et diction et je prends la clef des champs. Cours après, voilà.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16326, f. 11-12
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa

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