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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 mars 1838

5 mars [1838], lundi, midi ¼

Bonjour, cher bien-aimé, bonjour, mon Toto chéri. Il n’y a plus de vilaines choses entre nous, nous sommes heureux, nous sommes deux bons petits amoureux très contents l’un de l’autre. Je t’aime. J’espère qu’ayant oublié tes lunettes, mon petit homme, tu n’auras pas travaillé cette nuit ? Je le voudrais de tout mon cœur car tu as tes pauvres yeux si malades que c’est plus que de la cruauté que de les faire veiller. Je voudrais te voir ce matin car il n’est que 11 h. bien que ma pendule marque midi [¼  ?] Vilain Toto, vous n’aviez pas de répétition aujourd’hui, vous auriez pu me donner votre matinée, je me serais rabibochée de celle d’hier et j’aurais pris quinze tasses de café. Au lieu de cela, je suis seule dans mon lit, rageant et souffrant le mal de tête avec cette patience que vous me connaissez. Jour, Toto, jour, mon petit homme, jour, onjour. Je pense maintenant que vous êtes à la commission des Monuments Historiques, vieux sournois, vous ne m’avez apporté que l’enveloppe de votre lettre de convocation. Vous êtes un vieux sournois. Je vous aime tout de même et encore plus. Je vous baise en pensée.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16333, f. 133-134
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain


5 mars [1838], lundi soir, 8 h.

Mon cher bien-aimé petit homme, je suis pour le moment charmante et j’en profite pour te dire que tu es mon amour, ma vie, ma joie et mon tout. Vous vous êtes en allé bien tôt, mon Toto. Pourquoi ça ? Vous êtes retourné chez vous tout de suite, donc, que vous ne travaillez pas. Je suis sûre qu’il y a encore quelque anguille sous roche. Je vais aller voir ce qui sea passe, tenez-vous bien sur vos gardes, je vous en avertis. Que tu as été ravissant tout à l’heure, mon adoré ! Pourquoi ce moment-là a-t-il été si court ? J’aurais eu besoin qu’il se prolongeâtb plus que ça pour oublier les 24 moments hideux dont tu parles et qui me sont encore plus hideux qu’à toi. Je suis bien souvent seule et j’ai tant besoin de te voir, mon adoré, pour reprendre du calme et du courage. Depuis hier j’ai les nerfs sens dessus dessous. Je ne sais pas pourquoi, mais je t’aime plus et toujours plus en dépit de mon mauvais caractère.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16333, f. 135-136
Transcription d’Armelle Baty assistée de Gérard Pouchain

a) « ce ».
b) « prolongea ».

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