Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1863 > Juillet > 13

Guernesey [illis.] juillet [18]63 [illis.]

Tout est bien si tu vas bien, mon cher petit homme, et rien en va plus si tu [illis.] de ci ou de [là] dans ta santé ou dans ton esprit. Je me suis levée un peu plus tard ce [matin] je ne sais pourquoi, à [moins] que ce ne soit pour [te  ?] plagier servilement pendant ton insomnie [illis.] je me porte comme un Turc et je t’aime comme un nègre et même [illis.] cela ne m’empêche pas d’être un peu vexée d’apprendre que la Marie Turpin prend dès demain une vacance de trois jours AU MOINS. La susdite m’en avait quelque peu prévenue en commençant [son] travail, mais j’espérais que cela tomberait moins mal qu’en ce moment. [une ligne illisible] sa villégiature qui est [illis.] pour aller voir les [deux lignes illisibles] et après-demain je [plusieurs lignes illisibles] renfort. Il paraît que [illis.] tellement pressé que les [vingt] ouvriers qu’il emploie en ce moment ne suffisant pas, même pour la moitié de son ouvrage et aucun moyen de [s’en] procurer d’autres. [illis.] à contretemps vont [illis.] bien des [ouvriers que je prévois  ?] et surtout éterniser [le  ?] déménagement qui aurait |illis.] presque achevé avant [illis.]. Mais tout cela [illis.] que rien si tu ne l’ [illis.] moi je t’adore et [je me  ?] fiche du reste.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 185
Transcription de Gérard Pouchain


Guernesey [13  ?] juillet [18]63, mardi après-midi, 2 h. ½

Mon remue-ménage t’a mis en goût de fouillis à ce que je vois, mon cher petit homme, et tu étales à ton tour le vert et le sec de tes bibelots sur ton gazon. Je ne t’en félicite pas, du moins d’après mes propres impressions qui ne sont rien moins que gaies. Du reste tu étais si absorbé dans [la contemplation  ?] de tes penaillons que j’ai eu beau m’évertuer à te faire des signes, à monter dans mon look-out et à te regarder avec une lorgnette pour te voir de plus près, rien n’a pu t’en distraire et je suis redescendue toute penaude me réfugier dans mon humble restitus qui n’a pas d’autres préoccupations que son [une ligne illisible]. Je regrette, mon grand bibelotier, de n’avoir pas eu le temps de te dire hier combien j‘étais étonnée, ravie et attendrie de toutes les belles choses, jolies, charmantes et ingénieuses que tu as fait faire dans mon nouveau logis. Je suis obligée pour te remercier d’avoir recours au [gribouillis dont la plume n’est pas aussi pendue  ?] que ma [illis.] que ce quasi petit palais aura l’honneur de te recevoir plus souvent que cette pauvre maison trop étroite et plus faite pour les habitudes casanières d’un perroquet que pour les allures souveraines et libres du grand aigle divin qu’on appelle ORNITHOLOGIQUEMENT VICTOR HUGO. C’est bête comme tout ce que je vous dis là [1][illis.] plume d’oie [illis.].

BnF, Mss, NAF 16384, f. 186
Transcription de Gérard Pouchain

Notes

[1Citation d’une réplique de don César au laquais à l’Acte IV, scène 3 de Ruy Blas.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne