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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 8 juillet [18]67, lundi matin, 6 h. ¾

Je te dépasse seulement de la longueur d’un quart d’heure dans le lever, mon cher bien-aimé, mais je n’en suis pas plus avancée pour cela puisque je n’ai pas pu te voir au passagea du Torchon Radieux. Et cependant, Dieu sait avec quel amour je te guettais. Encore si j’étais sûre de ta nuit, je m’en consolerais. Mais rien ne me prouve que tu as bien dormi et voilà pourquoi je me plains.
Hélas ! que sera-ce donc quand je ne pourrai plus voir ta maison et qu’il me faudra attendre bien avant dans la journée pour t’embrasser ? Toutes les Suzanneb de l’univers mises au bout les unes des autres ne pourraient combler la lacune qui va se faire entre notre existence présente ici et celle de là-bas à Bruxelles quand nous y serons. Je ne m’y résigne qu’en pensant à ton bonheur et à celui de ta famille bien aimée. Que tu sois heureux et qu’elle soit heureuse et mon cœur aura tous les courages. Nous faisons force de voile et de rame, moi et Suzanne, pour être prêtesc à partir lundi matin. Pour cela, je te demanderai de nous donner à dîner chez toi à compter de vendredi, si cela ne te contrarie pas. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16388, f. 181
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « au passassage ».
b) « toutes les Suzannes ».
c) « pour être prête ».

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