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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 décembre 1862, mercredi soir, 4 h. ¾

Encore une bien maussade journée, mon pauvre petit homme, d’autant plus triste que je ne t’ai vu que le temps de baigner tes yeux et que je sais que tu n’auras pas pu faire ta promenade par cette horrible pluie. Je crains que tu aies mal à la tête et à la gorge, ce qui ne me fait pas rire du tout. Je t’attends avec une impatience inquiète qui me fait trouver le temps bien long ; mais quelle joie pour moi si tu venais tout de suite et sans le plus petit soupçon de bobo ! Malheureusement tu tiens trop à finir ta journée de travail pour me donner ce bonheur avant le moment venu, donc il faut que j’attende, trop heureuse si tu ne souffres de rien et de nulle part. Je ne te demande pas si les Duverdier sont arrivés parce que tu n’en sais rien et que d’ailleurs tu t’en fiches, comme dit Bossuet. Quant à moi cela ne m’intéresse que médiocrement, je supporte le doute de leur retour sans trop de chagrin et je donnerais leur présence ici à tout jamais renvoyée pour la première représentation des Misérables [1], telle est ma force. Te voilà, quel bonheur !!!

BNF, Mss, NAF 16383, f. 272
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Le 3 janvier 1863 sera créée au théâtre de la Galerie Saint-Hubert à Bruxelles la première partie de l’adaptation des Misérables par Charles Hugo et Paul Meurice.

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