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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 12 décembre 1862, vendredi soir, 7 h. ½

Le moyen, mon cher petit homme, de faire tenir toute une journée dans l’espace de quelques heures ? je ne le sais en vérité pas du tout ; aussi suis-je en retard pour toutes choses tous les jours et encore plus aujourd’hui, mais je ne le regrette pas puisque nous avons fait ensemble une good petite promenade de 2 h. ½. Je consens même, pour en avoir une pareille tous les jours, à ne rien faire chez moi et à ne pas même prendre le temps de me débarbouiller, telle est ma force et ma propreté. J’espère que tu en ressentiras comme moi le bon effet, de cette charmante promenade, mon cher petit homme, et que nous dormirons tous les deux cette nuit comme deux NOIRS [1]. En attendant je fais vie qui dure [2] avec mes deux petits bouts de chandelle, ne pouvant plus arranger ma lampe que demain. Cet éclairage assez lugubre aurait besoin de la lumière de tes yeux et de ton esprit pour réjouir mon cœur et mon âme. Tâche donc de venir au plus vite m’apporter l’étincelle électrique qui fera [illis.] mon bonheur. Jusque là je t’adore.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 267
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

[1Sans doute Juliette reproduit-elle la prononciation fautive entendue un jour par elle et Hugo.

[2L’expression, vieillie, signifie ménager, économiser, pour durer.

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