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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 9 juin 1862, lundi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher doux adoré, bonjour dans toute l’acception de ces deux syllabes : BON-JOUR. Moi, je commence ma journée comme je la continuerai et comme je la finirai : en t’aimant de toute mon âme.
J’espère que tu as passé une bonne nuit et que toute ta chère santé est en parfaita équilibre comme la mienne. Dans ce moment-ci, j’assiste à un combat de coq entre Suzanne et la volaille féroce de ma propriétaire. C’est à ne pas s’entendre. Suzanne crie, braille, piaille, glousse et braie comme un âne et un troupeau d’oiesb en chœur pendant que la vaillante petite bête [illis.] lui tire sa jupe et cherche à lui piquer ses mollets trop vulnérables par leur absence. C’est très amusant mais je crains que cela ne finisse pour ce brave héros de basse-cour par une broche [illis.] et un feu peu grégeois. Déjà maître Allez l’a menacé de cette fin tragique et je [crains qu’il ne  ?] soit bientôt flambé. En attendant, je t’aimerai à feu, à sang, bec et ongles, comme une cocotte enragée qui ne veut pas céder une plume de son amour ni de celui de son beau Pécopin [1].

BNF, Mss, NAF 16383, f. 148
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « parfaite ».
b) « oie ».

Notes

[1Allusion à la légende du beau Pécopin (racontée par Hugo dans Le Rhin).

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