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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 12 novembre 1861, mardi, 7 h. ½

Bonjour, mon cher adoré, bonjour et sourire, si tu as bien dormi cette nuit, et si tes bobos de tête et d’entrailles ont disparu. Oh ! Alors, bonheur ! bonheur ! bonheur ! Quanta à moi, j’ai assez bien dormi et je crois que j’irai très bien dès que je me serai un peu détirée et que je me serai mise à ma chère petite besogne que je préfère à tout, après toi. C’est ce sentiment qui domptera ma sauvagerie naturelle et me fera recevoir ta belle sœur [1] sans trop de maussaderie, je l’espère. Le plaisir d’entendre lire ton admirable livre l’emportera sur tous mes scrupules d’ourse blanche. En attendant l’arrivée de cette bonne petite personne, je vois que son mari aura une bonne traversée. Je m’en réjouis pour lui et pour moi dont il emporte un de mes plus beaux et plus chers dessins. J’espère qu’il ne le gardera pas trop longtemps et qu’il en aura bien soin. Mais enfin, ce n’en est pas moins un grand sacrifice pour moi que de me séparer, même pour un temps très court, d’une chose que tu m’as donnée, surtout quand cette chose est un chef d’œuvre fait par toi. J’espère pour me consoler et me faire prendre patience que ce brave M. Chenay en tirera bon parti et que nous n’aurons rien à regretter [illis.] indépendance, moi de ma confiance. Mon Toto, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 150
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

a) « quand ».

Notes

[1Julie Chenay, qui copie Les Misérables avec Juliette Drouet.

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