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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mai 1882

Paris, 17 mai 1882, mercredi matin, 8 h.

Dors, mon grand bien-aimé, pendant que je t’aime, que je t’admire et que je te bénis. Tu as bien fait de combler d’or tes deux adorables petits-enfants hier. Leurs joies et leurs baisers rayonnent bien mieux dans ta vie que les louis d’or dans ta caisse. Tu as bien fait, aussi, de tirer de peine cette pauvre Mme Chenay [1] qui ne devait plus savoir ce que ton silence et le mien signifiaient. Enfin, mon pauvre trop aimé, tu feras bien, encore, de me tirer à moi-même un reste de cette épine qui a nom Eugénie Guinault [2], au prix, s’il le faut, de ton apostille. Cela fait, il me semble que je respirerai mieux et que je sentirai moins mon bobo habituel [3]. Tu sais que tu as réunion dans le local du 7e bureau au Sénat à trois heures aujourd’hui. Iras-tu ? That is the question. Comme promenade autant celle-là qu’une autre. En attendant que tu en décidesa, moi, je toutoune mon ménage pour être prête à temps et à tout événement et je t’adore rubis sur l’ongle.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 86
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette


a) « décide ».

Notes

[1Il ressort de la correspondance de ces derniers mois que depuis quelque temps Victor Hugo manifeste une prévention particulière à l’encontre de sa jeune belle-sœur, gardienne de Guernesey. Il refuse de la recevoir, fait répondre à ses lettres par Juliette ou tarde à répondre lui-même. Cette attitude peine Juliette qui ne cesse de demander grâce pour l’intéressée.

[2« Je tiens à ta disposition une lettre de Mlle Eugénie Guinault qui demande à rentrer en grâce et qui te demande d’apostiller sa demande d’entrée à la Société des Gens de Lettres. » (Lettre du 15 mai 1882). Cette demande a réveillé chez Juliette les tourments de la jalousie.

[3Ce « bobo », c’est la jalousie.

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