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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 fév[rier], [18]63, mardi matin, 8 h.

Rebonjour, mon bien-aimé, en plein jour, en plein soleil, en pleines restitus, en plein amour et en plein bonheur, bonjour et rebonjour comme il y a trente ans [1] quand mes yeux te suivaient sur le boulevard au moment où tu venais de me quitter et que mon âme t’envoyait des volées de baisers pendant que tu te retournais pour me voir encore une fois à ma fenêtre avant de passer la rue du Temple. Ce souvenir pour moi est ineffaçable, je peux dire que tout est encore à la même place et dans le même ordre dans mon cœur depuis la première nuit où je me suis donnée à toi. Ces trente années d’amour ont passéa dans ma vie comme un seul jour d’adoration non interrompu et je me sens plus jeune, plus vivante, plus forte pour t’aimer que je l’aie jamais été, cœur, corps et âme. Tout est toi et ne vit que par toi et pour toi. Je te souris, je te bénis, je t’adore.

BnF, Mss, NAF, 16384, f. 43
Transcription de Chantal Brière
[Guimbaud, Massin]

a) « ont passées ».

Notes

[1La nuit du 16 au 17 février 1833 fut celle où Juliette et Hugo devinrent amants. Dans son agenda, Hugo note : « pour ce trentième anniversaire une rose a fleuri en plein hiver dans mon jardin. Je la lui ai portée. », (Massin, CFL, t. XII, p. 1415).

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