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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 avril [18]63, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit PATRON-MINETTE, bonjour. C’est vraiment affaire à vous pour dégotter le soleil. À quelle heure donc vous êtes-vous levé ce matin que toutes vos Zardes étaient à votre balcon dès six heures ? Si c’est comme cela que vous dormez, merci, alors je suis une marmotte en comparaison et cependant Dieu sait que je ne ronronne pas trop longtemps dans mon lit. Pourvu que vous ne vous fatiguiez pas trop à cette joute de l’aube c’est tout ce que je demande. En attendant je trouve de plus en plus doux de t’apercevoir en ouvrant les yeux ; aussi c’est avec une vraie joie que je vois s’éloigner encore une fois le moment de quitter cette chère vue qui fait partie intégrante de l’hygiène de mon cœur et de mon âme. J’espère que le bon Dieu s’arrangera de façon à ce que je ne puisse jamais perdre ta chère maison de vue. Déjà pour le moment, je suis tranquille et je ne me suis jamais mieux portéea que maintenant et je sens que cela ne fera que s’affirmer de plus en plus. De ton côté, mon cher bien-aimé, il faut emboîter le pas avec la précision de notre amour pour arriver ensemble au même but, l’éternité.

BnF, Mss, NAF, 16384, f. 105
Transcription de Chantal Brière

a) « porté ».

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