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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 août 1858, vendredi matin, 7 h.

Bonjour, mon Victor adoré, bonjour avec tous les bonjours accumulés depuis samedi matin [1] ; bonjour avec toute la sollicitude, toute la tendresse, et tous les baisers amoncelés au fond de mon cœur depuis cinq jours que je n’ai pas pu les épancher sous la forme gribouillis. Bonjour, je t’aime. L’espèce de stagnation de ta convalescence depuis une huitaine de jours m’avait donné une sorte de tristesse et de découragement qui allait presque jusqu’à la souffrance et j’aurais craint de t’en laisser percevoir quelque chose même à travers l’épaisseur de mon amour en confiant mon inquiétude et mon chagrin au papier. Aujourd’hui je me reprends à l’espérance de te voir enfin bientôt guéri et ma joie se hâte de prendre les devants pour arriver plus vite à ce bonheur tant et tant désiré : ta guérison. J’espère que ce nouveau médicament, le vin de quinquina, va résoudre victorieusement la cicatrisation de la plaie et la douleur de la jambe et que nous pourrons essayer une petite promenade d’ici à quelques jours. Quelle joie, quelle délivrance, quel bonheur pour toi et pour moi, mon pauvre adoré, le jour où tu rentreras en pleine possession de ta santé. D’y penser les larmes de tendresse me viennent aux yeux et je sens combien tu es ma vraie vie.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 244
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

Notes

[1La dernière lettre date en effet du samedi 21 août. On ignore la raison de cette interruption.

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