Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1858 > Août > 11

Guernesey, 11 août 1858, mercredi, 7 h. du matin

Bonjour, toi que j’aime, bonjour, mon adoré petit homme, bonjour avec tous les soleils du ciel et tous les amours de mon âme, bonjour. J’espère que tu auras mis cette nuit bien à profit pour ta chère santé et que je te trouverai encore plus vaillant, encore plus souriant tantôt qu’hier. En attendant, je fais tous mes petits préparatifs pour te recevoir, et pour te donner un bon petit dîner ce soir. Ce ne sera pas de ma faute si je n’y réussis pas car Dieu sait que je mettrai mon cœur à toutes sauces dans le désir et l’espoir de te faire du bien. De ton côté, mon cher bien-aimé, il faut bien te soigner et être bien patient, bien prudent, et bien confiant pour forcer la santé à hâter le pas. Jusque-là, je t’aime, je baise tes chers petits pieds et je t’attends de toute mon âme.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 222
Transcription d’Anne-Sophie Lancel, assistée de Florence Naugrette


Guernesey, 11 août 1858, mercredi, 1 h. ½ après midi

Je ne m’inquiète pas de ton absence, mon cher bien-aimé, car je sais l’arrivée de Paul Foucher ce matin. Je trouve aussi très juste que tu lui consacres le plus de temps possible aujourd’hui et pendant son court séjour ici, mais je ne peux pas m’empêcher de trouver la vie lourde et ennuyeusea loin de toi, sans compter toutes les idées tristes qui me passent à propos de ces visites de Paul et d’Asseline [1]. Formuler ces idées même avec la plume seulement me cause une épouvante dont je ne suis pas maîtresse. Aussi ne t’en dirai-je jamais davantage. Seulement, souviens-toi que tu m’as promis sous le regard de nos deux pauvres anges d’en haut, de ne jamais me tromper sous quelque prétexte que ce soit. Je compte sur cette sainte promesse comme sur l’honnêteté de mon âme même, et je te rappelle qu’il n’est rien dont je ne sois capable pour assurer ton bonheur. Maintenant, mon adoré, sois heureux en toutes choses, autant que tu es aimé et béni par moi.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 223
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « enuieuse ».

Notes

[1Hugo note dans son agenda que Paul Foucher et Alfred Asseline viennent lui rendre visite sept jours.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne