Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1872 > Avril > 10

10 avril 1872

Paris, 10 avril [18]72, mercredi, midi ½

Avant toute chose, mon bien-aimé, je te demande pardon d’avoir enfreint le programme dont nous étions convenus ensemble au sujet de Mme Montferrier, à laquelle j’ai donné 20 F. en la quittant tout à l’heure. La pauvre femme est dans une détresse noire qui te ferait pitié. Elle m’a priée de la rappeler à ton souvenir et de tâcher de trouver à la caser autre part que dans un hôpital auquel elle préfère le suicide. Enfin elle m’a quittée, sinon avec de l’espoir, qu’en conscience je ne pouvais pas lui donner, du moins un peu apaisée par la douceur et la cordialité de ma réception. Je l’ai fait déjeuner avec moi, par pure formalité car la pauvre femme n’a rien mangé. Elle repart demain pour Anet d’où elle doit m’écrire, m’a-t-elle dit. J’espère, mon adoré bien-aimé, que tu ne me gronderas pas d’avoir agi comme je l’ai fait. D’ailleurs il faut bien que tu paies l’impôt de ma longue vie dont le soixante-sixième bail échoita demain. À propos de vie, je viens de voir Mariette qui me paraît elle aussi décidée à vivre le plus longtemps possible et je lui en ai fait mon compliment. Au reste, voilà un temps capable de rendre la santé à tous ceux qui en manquent, à commencer par ton cher Petit Georges qui déjà allait beaucoup mieux depuis trois jours. Quant à Petite Jeanne on ne peut que lui désirer la continuation de sa bonne petite santé qui va de pair avec celle de son papapa adoré.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 96
Transcription de Guy Rosa

a) « échoue ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne