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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 avril 1858, samedi matin, 7 h. ¾

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour je t’aime. J’ai déjà essuyéa mes carreaux du haut en bas de ma maison pendant que ma servante cause avec ses poules et respire les fleurs du jardin. Il est rare que ce chef-d’œuvre de la domesticité commence sérieusement la journée, quand elle la commence, avant midi. Ce qui ne l’empêche pas d’être le point de mire de l’admiration et de l’adulation universelle tant la justice distributive est heureuse dans ses répartitions. À propos de justice distributive, je dois dire que Rosalie scrubait [1] la volière et la serre dès six heures du matin. Voilà deux jours que je constate son activité matinale. Reste à savoir si [ce] beau zèle continuera longtemps. En attendant, je décharge de temps en temps dans mes restitus confidentielles le trop plein de mon impatience et de mon mécontentement contre ma servante MAÎTRESSE. Ceci dit, je t’aime à frais et à nouveau pour ne pas mêler mon amour à rien d’ennuyeux et d’agaçant. Puis, je te fais souvenir de me donner de la COPIRE tout de suite, tout de suite, pour faire mon bonheur d’une part et pour avoir un peu d’avance de l’autre.

J.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 86
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « essuyer ».
b) « d’ennuieux ».

Notes

[1« Scruber » : anglicisme pour « récurer ».

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