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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 avril 1858

Guernesey, 10 avril 1858, samedi soir, 7 h. ½

Il me semble que je comprendrai mieux le livre [1] de Charles tout à l’heure en le lisant quand je t’aurai donné mon cœur, mon bien-aimé, ce que je fais en toute hâte et de toutes mes forces en y ajoutant toute mon âme. Tu vois, mon cher petit homme, que je ne me fais pas prier pour courir avec toi quand mes jambes me le permettent. Aujourd’hui, je me sentais capable de faire le tout du monde avec toi sans désemparer et sur mes simples pattes. Il n’en esta pas de même tous les jours, hélas ! Et il arrive trop souvent que je ne peux pas mettre un pied devant l’autre sans de grandes souffrances. C’est ce qui motive ma résistance aux promenades, quelquefoisb à mon grand chagrin surtout quand tu te méprends sur la nature de mon refus. Aujourd’hui, c’est moi qui me suis précipitée cœur en avant à ta suite et j’en suis bien heureuse et bien fière. Dorénavant, j’espère que ce sera toujours comme cela. En attendant, je baise la trace de tes chers petits pieds.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 78
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « il n’en n’ai ».
b) « quelques fois ».

Notes

[1Juliette recopie vraisemblablement le livre de Charles Hugo Crapouillet, qui paraît l’année suivante. En 1859 paraîtront aussi La Bohême dorée et La Chaise de paille.

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