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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 1er mars 1858, lundi soir, 6 h.

Il n’y a vraiment que toi au monde, mon cher bien-aimé, pour affronter de gaieté de cœur les quatre temps les plus hideux de cette maussade saison. Je t’admire encore plus que je ne te plains car jusqu’à présent, ta santé n’a pas trop souffert des témérités de ton courage. Cependant, si tu m’en croyais tu ne risquerais pas aussi souvent ta robuste constitution pour [cette  ?] nécessité impérieuse de te faire faire la barbe à jour fixe. Quant à moi, je te sacrifie de bon cœur la galanterie et même le respect que tu me dois dans ta barbe et à ta barbe, pour te conserver les pieds chauds et la casaque sèche. Telle est ma faiblesse et je n’en rougis pas.
À propos, c’est aujourd’hui le bout de l’an de ce pauvre Fouyou de suzannesque mémoire [1]. J’espère que tu ne manqueras pas de lui faire ton compliment de condoléance et de chanter un Requiem AD HOC. Vous voyez que l’exil ne me fait pas perdre mon latin et que je peux vous aimer toujours [ad] vitam eternam.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16379, f. 48
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Suzanne est la servante de Juliette Drouet, qui aimait beaucoup le chat Fouyou, mort le 1er mars 1857.

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