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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 janvier 1858, mardi soir, 6 h. ¾

Je ne sais pas quelle est ta pensée mon Victor, ni quel genre d’erreur il y a entre nous deux ce soir, mais ce que je sais c’est que je t’aime et que je n’ai de joie qu’en toi et d’autre bonheur que celui que tu me donnes. Quant aux reproches que tu me fais sur mon prétendu changement d’être avec toi, ils ne sont rien moins que fondés et je ne comprends même pas que tu puisses trouver prétextes dans toute conduite pour me les adresser. Il m’arrive quelquefois dans les rares occasions qui se présentent pour moi de sortir pour affaires de ma maison ou de mes deux ou trois lointaines [illis.] de m’impatienter de l’espèce d’inquisition que tu me fais subir et des petites entraves plus ou moins sournoises que tu y mets et j’y réponds avec impatience et peut-être encore avec chagrin car j’espérais que les dures et sévères épreuves par lesquelles tu m’as fait passer depuis vingt ans d’amour et de fidélité devaient me mériter ta confiance, ton respect et la liberté de me mouvoir dans la limite assez restreinte que me font ma position et mes habitudes casanières. Je vois que je me suis trompée et que je n’ai pas fait un pas dans ton estime ni dans ta [illis.] Je souffre, voilà tout. Le reste est dans ton imagination et voilà pourquoi je n’y peux rien, à mon grand regret.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 16
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « fait ».

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