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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 18 oct[obre 18]78, vendredi matin, 7 h. ½

Cher grand bien-aimé, je suis toute troublée de la pensée que tu as peut-être, comme moi, passé la nuit blanche sans autre atténuation que deux heures de sommeil, de cinq heures à sept heures ce matin. Tant que je ne serai pas rassurée sur ta propre nuit et sur ta santé, je resterai très tourmentée. Le vent et le froid sont revenus ; aussi je te supplie, mon cher bien-aimé, de ne pas faire d’imprudence en te découvrant pendant que tu travailles. Tu devrais même faire faire du feu dans ta chambre pendant que tu es encore au lit parce que, très sérieusement, il fait très froid, très froid, très froid ce matin. J’espère que Corbin te le recommandera et l’exigera de toi quand il viendra te voir tantôt. Mais le mieux serait de le faire allumer tout de suite par Mariette sans l’attendre. Tu me tranquilliserais beaucoup en le faisant.
Tu as oublié hier de me donner l’argent du jardinier, 68 F. 30, et de l’argent pour ma maison qui en manque depuis hier matin. Je te serai très obligée de m’en envoyer séance tenante pour la régularité du livre des dépenses quotidiennes de la cuisinière. Je te demande pardon de toutes ces cloches sonnées à la fois sans compter le tocsin de mon vieux cœur qui sonne à toute volée. Je t’aime, je t’aime, je t’aime !!!

Monsieur
Victor Hugo
Hauteville House

Syracuse
Transcription de Gérard Pouchain
[Barnett et Pouchain]

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