26 mars 1878

Paris, 26 mars [18]78, mardi soir, 5 h. ½

Le petit signe d’amitié que nous avons échangé toi et moi tantôt a suffi pour m’inonder le cœur et l’âme de bonheur et de joie. Merci, mon grand bien-aimé, pour cette marque de tendresse, sois béni. Je me suis trouvée tantôt assez embarrassée quand Lesclide est venu apporter de la part de Paul Meurice un service de billets pour toi et pour M^me Alice pour la représentation de ce soir. Je l’ai fait monter tout de suite auprès d’elle afin qu’elle avise au meilleur emploi possible de ces billets, j’espère qu’ils y auront^a réussi. Je regrette que cet excellent homme ne puisse pas dîner ce soir il t’aurait rendu compte de sa gestion par A^b plus B. Quant à moi, mon grand adoré, je n’ai pas osé prendre aucune responsabilité sans aucune indication préalable de toi. J’espère que tu trouveras que j’ai eu raison de m’abstenir. Voici bientôt l’heure de revenir de ton affreux Versailles, je t’attends tout cœur dehors et je te baise depuis la tête jusqu’aux pieds.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 82
Transcription de Chantal Brière

a) « aurons ».
b) « à ».