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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 décembre 1856, mercredi soir, 7 h.

Je te remercie, mon bien-aimé, d’être venu ce soir me tranquilliser car je commençais à me tourmenter et je venais d’envoyer chez toi quand tu es arrivé me confirmer la continuation de mieux de ta chère petite malade. Encore quelques jours comme les deux que nous venons de passer et toutes les craintes de rechute seront dissipées et nous n’aurons plus qu’à nous aimer et qu’à être heureux en toute sécurité. En attendant, je n’aurais pas mieux demandé que de t’obéir, mais j’ai eu successivement Préveraud, Mlle Allix, Mlle Boutillier et Mme Florence qui m’ont empêchée de sortir. Du reste, je prendrai forcément ma revanche de [plusieurs mots illis.] vilvoussant [1] depuis neuf heures du matin jusqu’au soir à travers la campagne et la ville grâce aux Préveraud et à la fameuse VENDUE où j’espère ne pas rencontrer MONSIEUR CHARLES, mais j’avoue d’avance que toute cette flânerie me sourit médiocrement en pensant que je ne te verrai pas de la journée, et si j’avais pu me dégager sans blesser ces bons petits Préveraud, je l’aurais fait avec joie pour rester chez moi à t’attendre. Ne le pouvant pas, il faut que j’en prenne mon parti, mais ce n’est pas sans peine, mon pauvre adoré, car rien ne vaut pour moi la douceur de vivre, de t’attendre et de t’aimer dans ton atmosphère.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 285
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Vilvousser : tourner, aller et venir en pure perte (patois cauchois).

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