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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 23 octobre 1856, jeudi après-midi, 2 h. ½

J’ai bien de la peine à n’être pas très malheureuse de la pensée de ne pas te voir aujourd’hui et peut-être, hélas ! de ne pas te voir de plusieurs jours. Cependant, je ne veux pas que tu fasses d’imprudence et que tu risquesa d’aggraverb ton mal pour m’épargner quelques heures de chagrin. Je te supplie au contraire avec ce que j’ai de plus tendre dans le cœur de bien te soigner et de rester le plus possible au lit ou étendu sur un divan près du feu. Le citoyen QUESNARD m’apportera de tes chères nouvelles, quoiqu’il ne soit pas un messager très empressé. Voilà déjà plus d’une demi-heure que je le vois [illis.] quémander autour de ton vase sans qu’il paraisse se souvenir que je l’attends avec toute la patience de mon inquiétude et de mon amour. Enfin peut-être faut-il que ce soit ainsi et que j’achète par une prolongation d’inquiétude la bonne nouvelle que tu vas mieux. En attendant, j’espère que Terrier y aura mis un peu plus d’exactitude à venir te panser ce matin et qu’il ne se fera pas prier pour venir te panser tous les jours et jusqu’à ce que la plaie soit fermée. Mon Victor, je t’aime. J’ai bien de la peine à vivre sans toi, mais je serais encore plus malheureuse si tu venais avant d’être guéri.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 257
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « risque ».
b) « agraver ».

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