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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 juillet 1856, mercredi soir, 5 h. ½

Il me reste un quart d’heure avant que j’aie la chance de te voir et je l’emploie de mon mieux en te gribouillant une bonne petite restitus d’amour que je me dois depuis trois grands jours. Quel bonheur, cher adoré, de passer la vraie soirée avec toi. Aussi, pour n’en pas perdre une goutte, je me suis bien ménagée aujourd’hui afin d’être très vaillante ce soir et de pouvoir prendre mes jambes à ton cou. De plus, je me suis frictionnée à l’eau de Cologne depuis pater jusqu’amen. Ce sera bien le diable si avec toutes ces précautions je ne parviens pas à avoir l’air d’une DÂME. En attendant, je fais tout ce que je peux pour être une bonne femme, ce qui est encore plus difficile quoi qu’on en dise. Et puis je t’aime, à fer et à clous et avec plus de passion, de jeunesse et de tendresse qu’il y a vingt ans. Mon cœur n’a jamais battu plus fort quand il te voit qu’à présent et jamais mon âme ne s’est mieux épanouie de bonheur devant ton sourire que maintenant. Je t’aime déjà comme si je ne tenais plus à la terre et mes caresses ont des ailes qui vont d’elles-mêmesa à toi à travers l’espace.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 195
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

a) « elles-même ».

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