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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 18 déc[embre 18]70, dimanche, midi ¾

Je suppose, mon cher grand bien-aimé, que tu as bien dormi et que tu m’aimes ce qui me comble de joie et de bonheur en toute confiance ; j’espère que tu n’oseras rien reprendre à ces deux douces suppositions ; afin de t’en mieux remercier je t’envoiea le bonjour de ton ravissant Petit Georges et celui de ton exquise petite Jeanne qu’on a mise dans ses meubles aujourd’hui. Rien n’y manque, voire le fauteuil des aïeux, dans lequel elle trône et donne audience à ses aimés féaux et sujets. J’ai profité de son baisemain pour payer à Madame sa maman neuf francs de petits gâteaux que tu lui devais, ce qui fait, pour le total de ton raout, la somme de 46 F. 50 c., non compris les menus frais en vin, sucre et cognac. J’espère que cette bête de leçon te suffira pour le reste de tes jours et que tu ne retomberas plus dans le même panneau. Je ne sais pas si c’est bon ou mauvais signe pour les choses qui se passent depuis hier mais on a beaucoup crié et beaucoup chanté toute la nuit dans les environs de Trochu. Je vais me renseigner en lisant l’article d’aujourd’hui de ton cher petit Victor [1] dans Le Rappel de son frère Charles que je viens d’emprunter. Cette lecture, toujours si instructive et si intéressante des articles de tes deux splendides enfants, me fera prendre patience en attendant ton retour ce soir. Je t’adore.

MLVH Bièvres, 130-8-LAS-VH 13 a, b et c
Transcription de Gérard Pouchain

a) « envoye ».

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