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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 11 déc[embre] 1870, dimanche matin, 9 h.

J’aime à croire que tu as bien dormi, mon cher adoré, et cette pensée me réchauffe le corps et l’âme. Je viens de m’apercevoir que j’ai oublié de donner à Mariette la lettre du jeune Pelleport pour toi. Je le regrette parce qu’il est probable qu’avec ta divine bonté accoutumée, tu lui aurais accusé réception tout de suite de sa lettre si enthousiaste et si reconnaissante sur ta représentation gratuite à l’Opéra [1] et sur des vers émus qu’il t’adresse et dont il s’est inspiré aux pieds des tours de Notre-Dame une nuit qu’il était de garde au parc d’artillerie. Le culte si tendre et si fidèle de ce jeune homme pour toi mérite que tu l’en récompenses chaque fois que tu en as l’occasion et c’est pour cela que je m’en veux du retard involontaire dont je suis la cause, qui t’empêche de lui répondre tout de suite. Ma pensée, comme toujours, s’embrouille comme un écheveau de fil que je ne viens pas à bout de dévider. Mais, peu importe, comme le dit notre ami Marquand, pourvu que ce que j’ai dans le cœur aime tout droit dans le tien je n’en demande pas davantage et cette gloire me suffit. Mon bonheur en ce moment est d’entendre le Rappel de petit Georges et la douce chanson de petite Jeanne.

MLVH Bièvres, 130-8-LAS-VH 7 a, b et c
Transcription Gérard Pouchain

Notes

[1Parmi les auditions de textes de Hugo donnés dans divers théâtres à son retour d’exil, une représentation gratuite a été donnée à l’Opéra de la rue Le Peletier le 28 novembre.

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