Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1856 > Avril > 26

Guernesey, 26 avril 1856, samedi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon cher petit homme, dormez si vous pouvez ou aimez-moi si vous l’osez car je suis femme à vous le rendre des pieds à la tête. J’ai déjà nettoyéa mes carreaux de vitres que la pluie avait ternis cette nuit, ce qui gêne la vue du PROSCRIT . Du reste je crois que j’ai fait de la propreté inutile car le temps a l’air assez blaireux ce matin. Mais mon temps et ma peine ne sont pas assez précieux pour que je les regrette beaucoup ; d’ailleurs c’est un bon exercice avant le déjeuner, hein ? Quelles belles choses intéressantes je vous débite dès le matin à jeun. C’est bien la peine de vous aimer comme un chien pour ne vous dire que des bêtises SANS ESPRIT. Il est vrai que tu ne t’en aperçois pas, mon cher adoré, et que tu as bien d’autres astres à fouetter sans compter Les Contemplations [1]. C’est ce qui me donne l’audace de patauger si librement dans mes RESTITUS et de vous éclabousser de mes tendresses maladroites. Cela ne m’empêche pas de m’inquiéter comment tu as passé la nuit, mon pauvre petit homme, et de savoir quand je te verrai. En attendant je t’aime de toutes mes forces et de toute mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 129
Transcription de Chantal Brière

a) « nétoyer ».

Notes

[1Le recueil des Contemplations est paru le 23 avril 1856 à Bruxelles et à Paris.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne