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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 août 1877

Paris, 4 août [18]77, samedi matin, 9 h.

Cela nous a si bien réussi hier, le dîner de famille, que je serais bien heureuse pour ma part de le voir pratiquer plus souvent. Nous y gagnerions tous en santé, en bonheur, voire même en grande économie. Malheureusement, il n’est pas probable que nous donnions suite à cette exception dans nos habitudes, et voilà ce qui me défrise un peu. Quant à aller à Guernesey, tu feras bien d’attendre encore que la débâcle du ministère se confirme au profit d’un centre-gauche quelconque [1]. D’ailleurs le plaisir de revoir ce cher petit paradis marin sera plus qu’atténué par la nécessité de le quitter tout de suite. Aussi je n’y pousse pas autant que je l’aurais fait si nous avions pu y rester plus longtemps, et surtout si cela ne te dérangeait pas tant de ton coup de feu contre le coup d’Etat passé et celui peut-être trop prochain. Le mieux est encore de t’aimer à poste fixe et d’être heureux ensemble ici.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 210
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Une crise institutionnelle agite la France depuis la 16 mai 1877. Elle oppose le Président de la République, Mac Mahon, à la Chambre des Députés élue en 1876, dont la majorité républicaine récuse le chef de gouvernement nommé par le Président. Léon Gambetta, le 15 août, à Lille, prononcera un discours où il dira que Mac-Mahon doit « se soumettre ou se démettre ». Mac Mahon reconnaîtra sa défaite politique le 13 décembre.

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