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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 26 décembre 1857, samedi soir, [illis.] h.

Je suis si aimable et tu es si heureux de me voir que tu restesa intrépidement à travailler sans feu dans ton lukoot depuis le matin jusqu’au soir plutôtb que de te risquer, ne fût-cec qu’une heure, chez moi. Il est vrai que tu n’as pas d’ouvriers sur le dos, ce qui te permet de respirer un peu plus à ton aise et tu en profites. Tu fais bien, mon cher petit homme, car je me rends la justice que je suis un être assez maussade et profondément ennuyeuxd. Je pourrais peut-être en rejeter un peu la faute sur un malaise général contre lequel je lutte depuis quelque temps mais cela ne serait qu’un subterfuge pour dissimuler mon autre infirmité morale et dont tu ne serais pas la dupe. Tu fais ce qu’il y a à faire, mon pauvre bien-aimé, tu t’éloignes de moi le plus que tu peux et je t’approuve. Tant pire pour moi qui ne sais pas être bonne et aimable assez pour t’attirer et te retenir autant qu’[il] y a d’heures dans la journée, cela m’apprendra à mettre d’accord mon amour et ma belle humeur. En attendant je regrette de te voir travailler ta fenêtre ouverte par ce brouillard pénétrant qui s’élève. On frappe si c’était toi quel bonheur. Non car voilà Suzanne qui accourte pour me dire que c’est la marchande de beurre, encore une déception, hélas ! Ce qui ne m’empêche pas de [t’admirer  ?] et de t’aimer de toutes mes forces.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 236
Transcription de Chantal Brière

a) « tu reste ».
b) « plus tôt ».
c) « fusse ».
d) « ennuieux ».
e) « accoure ».

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