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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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[Guernesey], 12 décembre 1857, samedi matin, 11 h. ½

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, à distance puisque vous ne voulez pas vous en approcher plus près, de mon bonjour. J’espère que vous avez passé une bonne soirée et une bonne nuit et que vous êtes déjà allé chez le BANQUIER [1]. Vous auriez plus tôt fait de retourner chez le CARABINIER DE CHARLES, quelque peu amusant qu’il soit, que de courir en POSTE chez le BANQUIER tous les deux jours. Après cela vous êtes libre, liberté, libertas et vous ne devez compte de vos CONTES, MÔSIEUR LE COMTE, qu’à vous et au Diable, donc cela ne me regarde pas. Mais ce qui me regarde c’est le sort de mon pauvre petit coq qui n’est rien moins que [jaune  ?] grâce à la méchanceté de l’autre gros rouge. Il faut absolument prendre un parti violent pour éviter le supplice lent et hideux d’une pauvre petite bête criblée d’affreux coups de bec, mourant de faim et de soif sous les yeux de son féroce adversaire. Telle est ma sensiblerie : tuer le plus fort et le plus méchant pour épargner le plus faible et le plus doux si vous n’avez pas de meilleure solution.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 225
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1À élucider. Le banquier, comme « le carabinier de Charles », semble un motif d’excuse utilisé par Hugo pour justifier ses retards ou ses absences.

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