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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 18 novembre 1857, mercredi après-midi, 3 h. ½

Pendant que vous courez la prétentaine et les viers coffres, mon cher petit homme, moi je croque le marmot [1] dans ma belle SAMBRE [2]. Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive depuis que j’en ai une, de belle SAMBRE, et ce ne sera pas la dernière fois que cela m’arrivera, hélas ! Ce qui n’en esta que plus désolant. Mais comme vous le savez aussi bien que moi, mon rabâchage ne vous apprend rien donc je passe à autre chose. J’ai vu le citoyen Mauger lequel ne pense pas que vos volets puissent servir à cause de leurs panneaux. On frappe, serait-ce vous par bonheur ? Hélas, non, ce n’est que le jeune Goreb.

5 h. ½

Mon cher petit homme, je t’aime, je regrette de ne pas pouvoir faire servir mon amour à t’épargner les soucis et les ennuis de cette vie ; malheureusement, je ne le peux pas, bien loin de là car j’ai souvent le chagrin de sentir que je pèse sur toi de mon poids et pourtant je t’aime avec tous les dévouements comme je t’aime avec tous les amours.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 205
Transcription de Chantal Brière

a) « n’est ».
b) « Gor ».

Notes

[1Croquer le marmot : attendre vainement quelqu’un en s’impatientant.

[2Juliette parle de sa chambre, très récemment aménagée et décorée.

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