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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 15 novembre 1857, dimanche après-midi, 3 h. ½

J’espère que cela ne t’a pas contrarié, mon cher petit homme, que j’aie fait entrer cette petite fille dans ma chambre d’où je te savais parti du reste mais sans prévoir que tu allais remonter tout de suite ? Si je l’avais su j’aurais été moins hospitalière envers cette jeune fille au risque de laisser sa bonne grâce et sa curiosité sans récompense, sans compter que Mme Préveraud de chez qui elle venait, que Mlle Allix qu’elle avait rencontrée et qui, toutes deux s’étaient répandues en admiration sur l’arrangement de ma ravissante petite maison, lui avait donné le désir de tout voir. Mais tout cela ne m’aurait pas décidé à lui montrer toutes mes merveilles si j’avais cru te gêner ou te contrarier. Car avant toute coquetterie de propriétaire et toute satisfaction d’amour-propre de maîtresse de maison, je tiens à ne pas te mécontenter même pour la plus petite des causes. J’attends que tu reviennes, mon bien-aimé, pour te rendre en baisers et en tendresse tous les compliments que je reçois pour toi sous prétexte d’admiration pour mon ameublement. J’espère que le grand vent te ramènera bientôt. D’ici là, je vais t’allumer un grand feu dans mon cœur et dans ma cheminée pour réchauffer tes chères petites pattes et tes grandes ailes.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 202
Transcription de Chantal Brière

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