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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 août 1857, dimanche soir, 7 h. ½

Il n’y a rien de plus affairés que les gens qui n’ont rien à faire, mon cher petit homme, à commencer par moi dont l’inaction est chaque jour si occupée que c’est à peine si je peux trouver le temps de te gribouiller ma restitus. Cependant je ne veux pas finir la journée sans te donner mon cœur, fût-cea à tâtons, telb est mon style. J’ai un affreux mal de tête que je ne sais à quoi attribuer mais que je serais bien aise de secouer tout à l’heure au grand air avec toi. Je crois que c’est d’avoir cousu dans du linge trop fin aujourd’hui. La faiblesse de ma vue m’oblige à une grande application qui me fait porter tout de suite le sang à la tête. Décidément il faut que je me résigne à porter des LUNETTES (comme cela vous montera l’imagination) à moins d’interrompre tout de suite l’usage de mes yeux, ce qui ne serait pas amusant. Telle est, mon cher adoré, l’extrémité où je suis arrivée. Sans compter que l’affreux jour que me fait [illis.] doit contribuer pour une bonne part à cet aveuglement prématuré. Aussi j’ai hâte de grimper à mon étage lumineux pour jouir à la fois de ta vue et de la vue du soleil. Te voilà, je t’aime, quel bonheur !

BnF, Mss, NAF 16378, f. 153-154
Transcription de Chantal Brière

a) « fusse ».
b) « telle ».

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